Une région en tête du renouveau industriel

Avec plus de 533 000 emplois dans l’industrie, Auvergne-Rhône-Alpes s’impose comme la première région industrielle de France. Elle est aussi leader national du mouvement de réindustrialisation engagé depuis 2017. Pour conserver cette position stratégique, il est indispensable de soutenir les investissements productifs, développer les compétences et répondre aux enjeux fonciers croissants.

🔍 Zoom sur une industrie en reconquête, solide par son ancrage territorial mais confrontée à de nombreux défis.

De la désindustrialisation à la reconquête

À la transition entre le XXᵉ et le XXIᵉ siècle, la France a perdu près de 2 millions d’emplois industriels. Cette désindustrialisation a érodé des savoir-faire, une indépendance stratégique et une souveraineté économique. La réindustrialisation engagée depuis 2017 ne vise pas une simple reconstitution du passé, mais bien la construction d’un nouveau modèle plus résilient, plus innovant et mieux intégré à l’écosystème local.

Baromètre industriel 2025 : des signaux forts pour la région

Publié en mars 2025 par la Direction générale des entreprises (DGE), le dernier baromètre industriel confirme une dynamique nationale de réindustrialisation, avec Auvergne-Rhône-Alpes en tête :

• 32 ouvertures nettes d’usines en 2024, un record national.
• Des filières stratégiques en plein essor : électronique, santé, hydrogène, agroalimentaire.
• Des projets à forte valeur technologique, souvent accompagnés par le plan France 2030

Ces implantations misent sur des savoir-faire locaux, favorisent l’innovation, et contribuent à l’ancrage territorial des entreprises.

Témoignages d’industriels en première ligne

Boa Concept, à Saint-Étienne

Spécialiste de l’automatisation logistique, Boa Concept (150 salariés, 20 M€ de CA) illustre cette dynamique. Son directeur général, Patrice Henrion, défend un sourcing régional à 95 % et salue l’apport de France 2030 pour soutenir sa R&D.

« Renouer avec la souveraineté industrielle est fondamental. Nous avons même ouvert une filiale au Canada, non pas pour produire à l’étranger, mais pour développer notre marché »

Ermont (groupe Fayat), à Lorette

Fabricant d’usines d’enrobés, la filiale du groupe Fayat (CA de 50 M€ à Lorette) envisage de relocaliser une production de cuves actuellement en Turquie.

« Relocaliser, c’est mieux maîtriser les coûts, la qualité et partager le savoir-faire avec d’autres sites du groupe », explique le directeur de la filiale.

Innovation, talents et souveraineté : les nouveaux piliers

Yahya El Mir, PDG de la biotech lyonnaise Ziwig, souligne l’importance de soutenir massivement l’innovation :

« Nous avons un écosystème santé exceptionnel, mais la R&D manque d’investissement. Notre capacité à innover dépend d’un changement culturel et d’un vrai soutien public. »

Ziwig produit déjà 5 000 tests salivaires hebdomadaires pour l’endométriose – une première mondiale – et explore d’autres domaines comme le cancer ou les maladies neurodégénératives.

Un soutien public massif

Région Auvergne-Rhône-Alpes

⇒ Pack Relocalisation : 14 000 emplois industriels créés depuis 2021

⇒1,2 milliard d’euros mobilisés pour soutenir les relocalisations industrielles

État

⇒ France 2030 : financement de projets industriels à haute valeur ajoutée

⇒ Programme ETIncelles : accompagnement personnalisé d’une cinquantaine d’entreprises à forte croissance par an

CCI

⇒ La CCI s’engage activement dans les filières stratégiques (nucléaire, sécurité...) et milite pour la préservation du foncier économique à travers le principe de « zéro déséconomisation nette », en réponse au Zéro Artificialisation Nette (ZAN).